LA MER DES ROCHERS
La mer des rochers est un site naturel remarquable au relief particulier situé au dessus de Sauve sur le plateau du Coutach. On s'y promène par une multitude de sentiers dont la plupart ne sont pas balisés. On peut y observer un relief de chaos rocheux. La végétation gagne depuis qu’il n’est plus cultivé.
Des rochers importants se dressent au milieu de la végétation. Leur présence s’explique par un phénomène géologique : sous l’effet de l’acide carbonique (pluie et vent) les roches de carbonate de chaux et magnésie se décalcifient progressivement et la magnésie plus résistante forme des arêtes rocheuses.
Les dolines présentes sur la mer des rochers sont remplies d’une terre argileuse, riche en humus (terra rossa), qui l’ont rendue dans le passé propice à la culture.
Les anciennes parcelles cultivées sont délimitées par des murets de pierres sèches (qui existent toujours) et sont desservies par d’anciens chemins muletiers.
Le site n’est plus cultivé depuis le milieu du XXème siècle. L’exploitation des dolines a été abandonnée à cause de la difficulté à travailler ces terres accidentées.
Progressivement la garrigue a repris ses droits. Mais, ici et là, sont présentes les traces des anciens vergers (cerisiers mais, aussi, oliviers, vignes, figuiers, micocouliers etc.) qui s'y trouvaient.
Ces cultures participaient à l’économie locale.
Les sauvains avaient des masets et des installations (citernes…) pour recueillir l’eau de pluie leur permettant de cultiver leurs terres.
Les rochers étaient un abri naturel contre les vents. La chaleur des rochers, accumulée pendant le jour, était restituée pendant la nuit.
Source : D’après un texte publié sur le site internet de la mairie de Sauve.
La CERISE à Sauve ... une page d'histoire
Sauve est en partie cerné par une garrigue qui le singularise : la Mer des Rochers.
L'écrivain Pierre A. Clément, dans un article publié dans la revue "Fruits Oubliés" (no2/95), cite le naturaliste Gesanne qui, en 1776, décrivait que « rien ne représente mieux un tremblement de terre que les environs de Sauve. Au premier coup d'œil, on ne soupçonnerait pas ce pays habitable et encore moins susceptible de la moindre culture; il produit cependant les meilleurs fruits de la province... » (Histoire Naturelle du Languedoc).
A la même époque, dit toujours l'article de Pierre A. Clément, Arthur Young le grand voyageur s'extasie sur les oliviers, mûriers, amandiers, pêchers et autres vignes qui poussent sur la terra rossa, au milieu des rochers. Dans cet environnement calcaire et théoriquement peu propice, les "Prunus mahaleb" sont les porte-greffes naturels des cerisiers.
Un siècle plus tard, le train donne un essor exceptionnel à la production des cerises, grâce à des variétés bien adaptées au transport : les fruits sont acheminés par wagons entiers (150 par ex. pour l'année 1885, soit plus de 1000 T) aux Halles de Paris et à l'étranger.
Essor... puis déclin.
Après guerre, l'exode rural et l'industrialisation de la bonneterie font perdre localement une main d'œuvre précieuse, en même temps que se développe la concurrence de nouvelles espèces aussi hâtives mais plus faciles à récolter (cerises de Céret, Remoulins).
Source : Sauve, Cité historique de la Cerise (Archives communales).