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L’histoire du Château russe est liée à la vie du Comte Alexis de TARTEIRON. Celui-ci achète devant maître Simon Louis Philippe JULIEN à Sauve, le 14 septembre 1857, une « maison avec jardin, cour et vigne au quartier Saint-Jean à un emplacement qui est celui du Château russe.
Barthélemy François Alexis de TARTEIRON naît à Sauve le 23 octobre 1811. Son père, Isaac de TARTEIRON, est un ancien notaire royal à Ganges, issu d'une vieille famille protestante et marié en secondes noces avec Sophie BOYER DE CAMPRIEU.
lI fait ses études au séminaire d'Avignon puis séjourne à Rome où le Pape Grégoire XVI lui confère le titre nobiliaire de Comte Palatin en 1838.
De retour en France, il entre au Ministère de l'Agriculture et est nommé, en 1855, Commissaire de Surveillance sur les Chemins de fer de l'Ouest.
C‘est un homme réputé actif, courageux, énergique, dévoué, qui reçoit à plusieurs reprises des médailles du gouvernement.
Alexis de TARTEIRON obtient un congé de son administration et se rend en Russie où il réside environ 2 ans. C'est l’origine du qualificatif que portera le futur « Château russe".
Une construction qui va se déployer sur 36 mètres face au village de Sauve. La façade s'articule autour d'un fronton triangulaire comportant les armoiries des CAMPRIEU.
Les armoiries des CAMPRIEU apparaissent sur la façade car, par un acte passé le 16 Juillet 1855 chez maître JULIEN à Sauve, l’oncle maternel d’Alexis, Barthélemy Laurent DE CAMPRIEU ne désirant pas voir disparaître avec lui le nom qu'il porte, propose à son neveu de prendre son nom. Celui-ci accepte d'ajouter à son nom celui de CAMPRIEU.
De part et d’autre du corps principal du bâtiment se distinguent : à droite une grosse tour, qui sera à l'origine de la destruction du château quand apparaîtra une grande fissure après la dernière guerre, et une petite échauguette.
Le Château présente une belle façade, une façade en trompe-l’œil. C’est un ensemble bâti entouré de jardins en terrasses, comprenant un potager, un fruitier et une vigne. Au dessus, se trouvent des rochers et des arbres, dont des chênes, qui se déploient jusqu‘au mur d'enceinte du village de Sauve.
A gauche du château s'étend un "parc », comprenant un jardin de buis autour d'un bassin et de sa fontaine. Sur une terrasse située au- dessus, deux grandes citernes permettent de satisfaire les besoins en eau. Plus haut, les rochers sont valorisés par deux constructions :
-une grotte rappelant celle de Lourdes, dédiée au culte marial ;
- puis, au-delà de l’allée de pins couronnant la colline, une petite chapelle.
En 1862, Alexis de TARTEIRON est à Saint- Petersbourg. Il y épouse, le 5 février, Elise MALCHINE TEREPANOF, veuve POUGALOF. Les époux viennent résider dans le château qui vient d’être aménagé.
Ils y vivent pendant 23 ans en compagnie de nombreux serviteurs (valet et femme de chambre, cuisinier, agriculteur) originaires de Sauve ou des environs.
Le 6 Juin 1886, le Comte Alexis de TARTEIRON meurt à Nice. Elise, son épouse, exécute le désir de son mari : son corps repose dans la chapelle du Château russe.
En septembre, elle quitte Sauve pour Moscou où vivent les enfants de son premier mariage. Elle y meurt le 14 novembre 1886. Le château est abandonné.
L ’exécuteur testamentaire tente de l'entretenir, mais il se dégrade et devient dangereux pour les voisins. En juin 1951, le château est détruit. La légende du Château russe commence à courir. Mais de nombreux vestiges subsistent.
Source : D'après un texte d’Agnès KENTON, propriétaire du Château russe, qui fait revivre sa mémoire.